Jeudi 7 octobre 2010 à 17:12

C'est pire qu'être détruite, c'est un peu comme vous mettre à nu. Elle, elle l'a déshabillée, assénée de mots et d'autres maux, elle l'a traînée et sauvagement violée ses secrets les plus intimes.

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Heureusement il y a eu Manu, Manu pour sécher ses larmes et lui dire, ne t'en fait pas. Il l'a consolé, a reconnu ses torts, la prise dans ses bras en dépit de ses galères quotidiennes il lui a offert d'son temps.

Elle, elle allait s'effondrer, basculer, sombrer mais il l'a rattrapé, lui a dit ne te laisse pas aller, ne te laisse pas détruite, ne la laisse pas t'voler ta vie. Même si elle l'a déballée comme on expose un produit sur un marché, elle ne sait pas. 

Elle lui a volé le mystère de sa vie, une partie d'elle, elle devenait terne et il lui a redonnée ses teintes, j'sais pas comment, ça doit d'ailleurs être pour ça qu'elle l'aimait autant. Mais lui, il avait l'air si mal en point,  même la couleur d'ses yeux avaient changée...

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Maintenant elle se dit, j'veux plus rien, elle l'a écoeurée, décryptée, analysée, interprétée, réfutée, humiliée, littéralement violée et finalement laissée à l'agonie:

J'veux plus rien, ni ses bras, ni son corps, ni ses yeux, ni sa voix puisqu'il est incapable de dire "j'comprends ta peine". Sauf que sa peine et la mienne sont presque semblable, son présent est mon passé caché. Lui aussi il fait semblant, semblant d'aller bien, de ne pas être concerné mais j'suis pas dupe, j'le vois bien. J'le vois bien cacher sa peine, sa haine, j'le vois bien mentir, j'le vois bien jouer au mec qui va bien. Le gars un peu indifférent sur les bords. Mais ça non plus c'est pas la vérité.

On est des personnages, on joue le jeu, la comédie. Moi j'ai toujours vécu dans une comédie dramatique. Moi j'ai toujours eu besoin de quelqu'un qui soit là, qui me comprenne sans me poser de questions, qui m'aime ne serait-ce qu'un petit peu, qui me laisse pas seule, qu'je tienne le coup.

Mais elle, elle m'a fait craqué, j'voulais ses bras à lui pour pleurer mais j'ai eu ceux d'Manu. J'voulais son corps pour tout oublier, j'voulais d'lui parce qu'avec lui rien d'autre n'avait d'importance.

J'voulais le réentendre soupirer mais ça n'arrivera plus. Tant pis pour lui, tant pis pour nous, j'irai m'bourrer la gueule j'suis bonne qu'a ça. A éclater de rire quand j'suis trop pompette. Mais au moins être bourrée me console plus que sa putain d'indifférence...

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Quand il me raconte sa vie, j'ai l'impression d'revivre la mienne
 

Nous on fait parti de ses personnes, de ceux qui carburent au café, à la clope, au kaya ou à l'alcool. Lorsque les uns crient, se battent, chialent ouvertement, nous on fume, on boit, on va broyer not' peine.

On a des choses à cacher, on a pas envie d'être de ceux qu'on aime car ils ont d'la souffrance. Nous on fait semblant d'aller bien, on y croit parce qu'on veut s'en sortir. Nous on éclate de rire bien fort et l'on parle pour tout haut qu'on nous entende bien.

C'est ça, on veut être vu, entendu, être vivant. Nous on veut bien montrer qui l'on est réellement tant qu'on nous prends au sérieux sauf que trois quarts on est pas bien sérieux mais en même temps, mettre en avant sa peine, sa souffrance pour être apprécié, aimé, ça nous intéresse pas.

On a pas envie d'attiré la pitié, on a aucune envie d'entendre ça, d'être transparent au yeux des autres. 

J'ai pas envie de remuer le passé, pas envie de revivre même en pensée cette dictature quotidienne ou régnait la propagande. Plus envie d'être une résistante face à l'autre.

J'préfére pleurer en silence à l'ombre du regard d'autrui, à l'obscurité de leur pitié, dans les bras de celui qui me rassure encore.


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Lui, il se bat pour contenir sa haine.
Elle, elle écrit pour oublier sa peine.


 Lui, il maîtrise ses coups.
Elle, elle maîtrise ses mots.


 Lui, veut oublier ses maux.
Elle, veut s'remettre des ses coups.(d'putes)

 Elle, elle gifle.
Lui, il cogne.


Lui, le vit.
Elle, l'oublie.


 

" 5 minutes chrono on fera mieux demain, 6 mauvaises photos d'un sexe ou d'un sein, 7 appels de ta mère un message de ta mère tu pourrais décrocher, marre du répondeur. Tant et plus pour 3 fois rien, trop de mal pour un bien au bout du compte. Amour, tu m'aimes combien ?


C'était un jeudi, la Terminale B, pas une lettre depuis
9 je sais plus bien, je vais pas mentir je ne trouve plus rien de neuf à te dire
Que te reste t-il de moi
- Mieux vaut en rester là

Mais dit moi est ce que  je compte pour toi ? "

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Sais-tu ma belle que les amours
Les plus brillantes ternissent
Le sale soleil du jour le jour
Les soumet au suplice

J'ai une idée inattaquable
Pour éviter l'insupportable

Avant la haine, avant les coups
De sifflet ou de fouet
Avant la peine et le dégout
Brisons-là s'il te plait

Mais je t'embrasse et ça passe
Tu vois bien
On s'débarrasse pas de moi comme ça

Tu croyais pouvoir t'en sortir,
En me quittant sur l'air
Du grand amour qui doit mourir
Mais vois-tu je préfère
Les tempêtes de l'inéluctable
A ta petite idée minable

Avant la haine, avant les coups
De sifflet ou de fouet
Avant la peine et le dégout
Brisons-là dis-tu



Mais tu m'embrasses et ça passe
Je vois bien
On s'débarrasse pas de toi comme ça

Que dire de plus ? Que reste t-il de nous ? 

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